Catherine… Tout laissait penser que le cet OVNI serait un espèce de jeu érotique. Et ce n’est d’ailleurs pas la promo de Atlus qui nous a contredit, avec ces photos coquines de la belle Catherine qui ont fait le tour de la presse spécialisée. Et pourtant, ce jeu est tout sauf un jeu érotique. Entre le survival horror, le film interactif à la Heavy Rain, un système de puzzle foutrement intelligent et des cinématiques japonisantes assez réussies, tout cela sur fond de thématiques de vie de couple ordinaire, autant dire que c’est une oeuvre particulièrement difficile à saisir. Et pourtant, et pourtant…

Sommaire

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Catherine & Vincent 2

C’est qui cette fille ?!

Commençons par une présentation sommaire du scénario. Vous incarnez Vincent, « adulescent » trentenaire, jusque là heureux dans sa vie : sa copine Katherine (avec un K), avec qui il est depuis 5 ans, ses potes Jonny, Orlando and Toby, son bar favori, le Stray Sheep, un boulot pas trop prenant… Bref, une petite vie sans prise de tête qui lui convient très bien.

Tout change quand Katherine commence à le presser de prendre des engagements : mariage, bébé, aménagement… Une sale journée pour Vincent. C’est le soir même qu’il rencontre au bar la belle blonde Catherine. Une chose en entraînant une autre, et les whisky-coca faisant leur effet, le voilà en train de tromper Katherine. Et c’est alors que commence ces cauchemars… Un rumeur se propage d’ailleurs en ville, suite à des morts particulièrement atroces de jeunes hommes dans leur sommeil.

Catherine & Katherine

Dès le début du jeu, rien n’est dit, et plein de questions reste en suspens. Qui est cette mystérieuse Catherine, et que vient-elle faire dans ce bar miteux ? Qu’est-ce qui cause ces morts si atroces ? On en vient d’ailleurs à soupçonner un peu tout le monde à être la source de cette mystérieuse malédiction. Erica a l’air d’en savoir beaucoup. Catherine arrive et tout part en vrille. A moins que ça soit Katherine qui se venge de Vincent ?

Deux jeux en un

Vous l’aurez compris, le jeu se divise en deux parties bien distinctes, tant sur le principe que sur le gameplay : le jour, vous incarnez Vincent, vous discutez avec ces potes, avec les autres clients du bar. C’est une sorte de film interactif : des scénettes en 3D ou animation, à plusieurs moments de la journée, et le soir, vous pouvez déplacer Vincent pour discuter avec les autres clients du bar. Je vous cache pas que cette partie est la plus reposante, entre deux phases de cauchemars assez intenses.

Vincent's friends

La nuit, vous êtes emprisonné dans un monde sans logique, obligé d’escalader d’immenses murs de blocs cubiques sous peine de tomber, et d’en mourir, et pas seulement dans le rêve. C’est finalement le coeur du jeu, toute l’histoire autour n’étant finalement qu’un bel emballage, à l’instar de la robe incroyablement courte de Catherine. Le système est franchement bon, lisez plutôt : vous pouvez bouger tous les blocs, sauf les blocs sombres. Chaque bloc peut rester suspendu dans les airs, à condition que l’une de ces arêtes touche une arête opposée d’un autre bloc, sans quoi il tombe. Il existe évidemment différents types de blocs : les blocs normaux, les lourds, plus sombres, les piégés, les bombes, les blocs de glaces, les bloc endommagés, les tremplins, et quelques autres… Vous tombez, vous mourrez. Vous vous faites écraser, vous mourrez.

Le système du jeu est particulièrement ingénieux, et offre des possibilités innombrables pour gravir les différents obstacles que vous rencontrerez. Durant les intermèdes entre différents niveaux, vous aurez d’ailleurs l’occasion de partager des techniques avec des PNJ. Et il y en a. C’est probablement le gros point fort du jeu : avoir réussi le pari d’offrir aux joueurs un système de puzzle original, et qui marche vraiment bien.

Attendez-vous en tout cas à avoir du challenge, même en Facile. Le jeu est dur. Vous devrez faire preuve de toute votre vivacité d’esprit pour passer certains passages, qui réclament l’utilisation d’une technique particulière pour passer. Le temps vous est en plus compté, puisque les blocs les plus en bas s’effondrent au fur et à mesure que le temps passe. Mais rassurez-vous, en normal et en facile, vous avez la possibilité de revenir un certain nombre d’actions en arrière. Et croyez-moi, vous allez utilisé cette option à outrance !

Des thématiques et une ambiance unique

Ce qui frappe également quand on joue à Catherine, c’est finalement l’ambiance malsaine qui ressort du jeu. Les cauchemars aident à cet état de fait, aidés par des boss particulièrement flippants, comme tout droit sortis de The Ring ou Chucky.

Boss Catherine

Un autre point intéressant en tout cas, les thématiques abordées (la vie de couples et ces aléas) font du bien dans une industrie où la grande majorité des jeux revient à tuer ses adversaires, qu’ils soient humains, locustes, covenants, ou robots. Une originalité à souligner.

Un mot également sur la musique. La BO du titre est très éclectique, allant du smooth jazz à la pop, mais toujours de bonne qualité. Les cauchemars sont aussi l’occasion d’entendre des remix particulièrement sympas d’oeuvres classiques, comme la Marche Funèbre de Chopin ou l’Hymne à la Joie de Beethoven.

A faire et à refaire

Le jeu bénéficie qui plus est d’une excellente replay value. D’abord grâce encore une fois à son système de puzzle jouissif, mais surtout par les nombreuses fins disponibles. En fonction des choix que vous ferez pour Vincent, vous pourrez débloquer 8 fins différentes. Ces choix sont symbolisés par une petite jauge allant de rouge ou bleu. A vous de voir de quel côté (ou pas d’ailleurs…) vous choisirez de vous ranger. Si l’impact de ces choix n’est pas visible durant le déroulement du scénario (je n’ai en tout cas pas remarqué de changement de direction mécanique en fonction des réponses que je donnais), ils impactent très clairement la fin. A vous de faire les bons choix, si tant est qu’il y en ait des bons.

Katherine

Le jeu propose une fois la fin atteinte, de refaire l’ensemble des niveaux du Théâtre doré (les différents cauchemars de Vincent), histoire de scorer un peu. Il propose aussi pour les plus aguerris des niveaux bonus particulièrement ardus. Bref, même si le jeu est finalement pas très long (comptez une douzaine d’heures pour le finir, en comptant les cinématiques), le contenu extra et la replay value offre une vraie longévité au jeu. Si tant est qu’on apprécie le principe.

Le jeu propose également un mode en coop, qu’on peut entrevoir dans l’aventure. Le principe est le même, sauf que vous devrez vous souciez désormais que les chemins que vous créez pour monter soient utilisables pour votre coéquipier. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais je peux vous assurer que si le jeu ne vous offrait pas assez de challenge jusqu’alors, vous en aurez pour votre grade sur ces niveaux en coop.

Steve Sheep Catherine

Conclusion

Pour conclure, je dirai que Atlus nous offre un joli petit jeu, qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, tant le parti-pris est pris, et bien pris justement. Mais pour ceux qui se laisse convaincre par l’ambiance, vous découvrirez un jeu vraiment rafraîchissant d’originalité, un système de jeu très très bon, offrant un vrai challenge. A l’instar de son héroïne éponyme, ce n’est pas un jeu qu’on voit tous les jours par chez nous, et ceux qui se laisseront tenter ne le regretteront pas.