Critique – Tucker & Dale Fightent le mal

Nous avons été invité en avant-première, pour découvrir Tucker & Dale fightent le mal (Tucker & Dale vs. Evil en version originale), film d’horreur comique et première réalisation pour les deux scénaristes Eli Craig et Morgan Jurgenson.

Synopsis

Deux hommes Tucker et Dale, d’apparence « champêtre », partent rénover leur dernière acquisition, une petite cabane au milieu des bois. Malheureusement pour eux, ils croisent en chemin une bande d’étudiants venus faire la fête. Bourrés de préjugés, ils ne cessent de se croiser partout où ils vont, et la mort d’un des jeunes va provoquer un incommensurable quiproquo persuadant les uns d’avoir à faire à des tueurs en séries et les autres que le groupe d’étudiants fait partie d’une secte aux actions douteuses.

Les apparences sont trompeuses

Malgré un début cliché, sans doute clin d’œil aux films d’horreurs, le film nous expose ici que tout n’est pas question d’apparences. Chose rare dans la comédie d’horreur, le scénario ne se base pas sur une déferlante de gags lourds et rébarbatifs, mais fait plutôt place à deux points de vue. Alternant entre la vision du groupe d’étudiants et celle des deux hommes d’apparence rustre, on se retrouve embarqué dans un quiproquo monstre qui n’a de limite que la bêtise des uns et des autres. Comble de la situation, une élève en psychologie qui rêve de résoudre les guerres par la discussion (sans doute la seule à pouvoir mettre fin à ce conflit) se retrouve assommée durant la majeure partie du film.

Casting

Le choix des acteurs est tout ce qu’il y a de plus correct, très cliché pour certain (comme le black à tendance homosexuelle, référence à peine masquée) ou encore la blonde nunuche qui suit à contre cœur, en règle générale, difficile de leur reprocher un manque d’implications dans leurs rôles. Le groupe étudiant reste donc très classique, composé de Philip Granger, Brandon Jay McLaren, Christie Laing, Chelan Simmons, Travis Nelson, Alex Arsenault, Adam Beauchesne, ainsi que Katrina Bowden qui offre ici un rôle intéressant de femme réfléchie contrairement à son apparence de bimbo et pour finir Jesse Moss leader charismatique du groupe, un poil dérangé…

La grosse surprise vient en réalité des vrais héros Dale et Tucker, respectivement Tyler Labine et Alan Tudyk qui en mettent plein les yeux. Bourrés de réactions imprévisibles mais criantes de vérité, ils maîtrisent leur personnage du début à la fin d’une main de maître.
Tucker est bourru mais gentil, il soutient son acolyte Dale autant qu’il le peut, victime de plusieurs coups du sort, il s’en sort en se déversant de la bière sur ses blessures comme on verserait de l’alcool à 90°.
Dale est le stéréotype du gars de la campagne, gentil, neuneu avec un coté surdoué, il se rabaisse tout le temps et ne quitte pas Tucker qu’on compare aisément à son grand frère.

Conclusion

Un film intéressant avec peu de moyens, mais une réalisation de bonne facture et une fraîcheur dans le genre qu’on n’espérait plus depuis des années. Pour une première réalisation Eli Craig nous livre un bon produit, pas réellement tout public mais qui fera passer les horreurs visibles comme un tout logique partie tenante de l’histoire et pas une effusion de sang gratuite et pour le plaisir.

Date de sortie le 1 février 2012.