No Man’s Sky, l’échec spatial de 2016 ?

Il est grand, il est beau, il a la hype ! No Man’s Sky est de sortie depuis une semaine déjà, et personne ne peut plus s’en passer ! Est-ce bien vrai ? Pas tout à fait.

Après s’être fait attendre pendant plusieurs mois, le jeu, qui semblait très ambitieux dans sa dynamique d’exploration spatiale, s’est avéré décevant pour la plupart des joueurs.

Pour vous remettre dans l’ambiance, rappelez-vous le trailer :

On s’attendait donc à un jeu à monde ouvert, avec un univers infini, des décors travaillés, une faune et une flore diversifiées etc. Les textes parlaient aussi de contact avec des formes de vie extra-terrestres intelligentes, d’apprentissage de langues propres à chacune, et d’un chouïa de combat, qui ne devait nullement être encouragé par l’environnement (d’ailleurs plutôt pacifique). De plus, le jeu, bien que gourmand en RAM, se voulait plutôt accessible graphiquement puisque ne nécessitant qu’une GTX 480 en config recommandée (CF Steam).

Après plus de 3 heures de jeu, autant dire que No Man’s Sky n’est pas exactement la promesse tant attendue.

 

Un mauvais mélange !

 

Au début, on commence à explorer, lentement mais sûrement, on découvre ses premières plantes, ses premiers animaux, ses premiers matériaux, et ses premiers crafts avec enthousiasme. Mais au bout de quelques heures, on entrevoit la face cachée de No Man’s Sky.

En effet, si le jeu réussit de manière sympathique son côté exploration, le reste du programme n’est pas aussi clair, au détriment du plaisir du joueur. Les quêtes se suivent et se ressemblent, les environnements aussi, les actions de même. Les créatures sauvages ne se défendent pas (ou pas souvent), ni ne sont très utiles si vous les apprivoisez, autant dire qu’elles n’ont que peu d’intérêt. Quant aux formes de vie intelligentes, on aura le plaisir de discuter avec chacune qu’une seule fois, et si vous n’avez rien compris à ce qu’elle vous disait, tant pis / tant mieux !

De plus, le jeu se trouve être un assez mauvais mélange entre survie, action, et exploration : certains bâtiments abandonnés devront être forcés pour en obtenir le contenu, ce qui déclenchera inévitablement une agression des sentinelles du coin, que l’on pourra combattre si l’on est équipé, qu’il faudra fuir autrement. Le problème ici est que votre combinaison est lourde, très lourde : si vous souhaitez sauter pour esquiver un tir, ne comptez pas sur les réflexes du jetpack, et si vous souhaitez combattre, comptez sur votre puissance de tir, car l’agilité ne sera pas au rendez-vous ! Si vous échouez à dézinguer les sentinelles rapidement, pensez à vous soigner. Mais pensez-y bien à l’avance, car dans No Man’s Sky, pour se soigner, vous devez ouvrir l’inventaire, sélectionner votre combinaison, et recharger votre bouclier à l’aide de la matière que vous sélectionnerez sur le moment !

Eh oui, puisqu’il s’agit d’exploration, il semble que les développeurs n’aient pas estimé nécessaire de pouvoir effectuer une action rapidement, bien que cela ne les ait pas empêcher de scripter des quêtes dangereuses dans lesquelles votre connaissance des menus sera de mise plus que vos réflexes de survivant !

 

Et en parlant de survie, que propose No Man’s Sky ?

 

Dans No Man’s Sky, survivre, c’est tout simplement passer votre temps à recharger votre combinaison en toutes circonstances : s’il fait trop chaud, s’il fait trop froid, si l’air est toxique, quand les systèmes de survie fatiguent. Encore une fois, on passera beaucoup de temps dans les menus, peu de temps à apprécier le jeu.

Et si vous pensiez qu’explorer une planète serait quelque chose d’amusant, détrompez-vous ! Ici, pas question de s’amuser ! Sauf s’il vous amuse de marcher pendant 30 minutes pour accéder à votre objectif, en croisant toujours la même faune, la même flore, et que vous aimez passer votre temps à recharger votre combinaison dans les menus, il est fortement conseillé de rester près de votre vaisseau. Cela vous évitera aussi d’être tenté de récolter trop de ressources, car dans No Man’s Sky, les inventaires ne peuvent pas contenir grand chose.

D’ailleurs concernant les crafts, il est important de noter que les améliorations de vos équipement prennent un emplacement chacun dans l’inventaire dédié. Concrètement, cela signifie que vous ne pourrez pas porter plus d’une ou deux améliorations à la fois. Autant dire qu’améliorer votre équipement ne sera pas le principal atout du jeu.

 

Perdez-vous dans l’espace !

 

Mais heureusement, No Man’s Sky est un jeu dans lequel vous pourrez aussi explorer l’espace. Heureusement ? Pas sûr. En fait, le vaisseau servira principalement à se déplacer sur une même planète, et pourquoi pas à changer de planète de temps à autres.

Si vous comptiez dessus pour cartographier l’espace, c’est raté : si le jeu est capable de reconnaître une planète déjà visitée, ni l’interface du vaisseau ni la carte de l’univers ne vous permettront de retrouver l’emplacement de celle-ci dans un système stellaire donné.

Passer d’un système stellaire à l’autre consommera de l’hyperdrive, et il devra être alimenté par des Warp cells, pour lesquelles vous devrez farmer pendant un certain temps afin d’en obtenir suffisamment pour visiter plusieurs systèmes. Au risque de me répéter, l’espace inventaire limité ne vous permettra pas de mettre des ressources de côté !

Et c’est là le réel défaut de No Man’s Sky : si l’idée est là, la mise en oeuvre ne l’est pas. En quelques heures, le jeu devient redondant, ennuyeux, presque fatigant. Si la déception de voir le jeu mal fini est présente, le sentiment d’arnaque est omniprésent chez la plupart des joueurs : après avoir dépensé 60€ dans un jeu qui a passé les derniers mois à se vanter et à reporter sa sortie afin d’offrir « la meilleure expérience possible » on ne peut que discréditer un tel résultat. Je ne parlerai pas ici du manque cruel d’optimisation PC (le gros mensonges des devs) et des animaux qui traversent les murs, mais je ne les omets pas non plus.

 

Bilan

 

Si No Man’s Sky n’est pas un mauvais jeu en soi, il est certainement le plus gros échec de cette année 2016. Sa propagande et ses promesses non tenues, son développement long pour un résultat banal, son gameplay digne d’une bêta, son manque de dynamisme et son manque d’optimisation font de lui un jeu que je déconseille très fortement d’obtenir pour ce prix là. Il illustre parfaitement la raison pour laquelle la plupart des joueurs refusent de payer plus de 20€ pour un jeu, sans hyperbole.